Álvaro Sílvio Teixeira - J'ai pris des petits notes… Parler avec vous c'est parler avec l'histoire et son protagoniste… il faut au moins prendre des notes…
(rires)
Pierre Boulez, c'est un trés grand plaisir être ici avec vous. Vous êtes un grand chef-d'orchestre. Vous êtes une figure trés important pour la seconde moité du vingtième siècle qui entre dans l'actualité.
Il y a trois semaines, vous avez fait, avec cet orchestre (Wiener Philharmoniker), une oeuvre de Bartok. Aujourd'hui encore Bartok… et de nouveau beaucoup de problèmes rythmiques…
Pierre Boulez - Oui. Il y a des problèmes parce que Bartok c'est très difficile. Mais il faut que vous sachez que ce n'est pas exactement la même formation qui a joué a Salzburg. On à peu près trente pour cent des musiciens, peut-être quarente pour cent, qui n'étaient pas dans la formation de Salzburg et qui sont dans cette formation. Donc il faut reprendre les problémes au départ, simplement.
AT - Oui. Mais cet orchestre c'est pour beaucoup des gens le meilleur du monde! Et j'ai vu qu'ils ont des problèmes de rythme…
PB - Mais il y a toujours des problèmes avec n' importe quel orchestre parmi les meilleurs du monde. Et même avec les meilleurs solistes du monde il peut y avoir des problémes quand la musique est dificille et quand on n'a pas joué tellement souvent.
Donc, ces problèmes rythmiques sont des problèmes qu'on rencontre partout, tout simplement. Il faut les résoudre collectivement. C'est ça qui est dificil.
AT - On peut dire que c'est peut-être dû à la complexité de votre musique vous avez une perception rythmique plus rafinée que la majorité des musiciens…